Corps et âme forment un tout. Ce tout est un homme vivant. Lorsque cet homme vit des événements difficiles, il lui arrive de pleurer, de crier, d'exprimer ces émotions qui l'agitent. Mais il lui arrive aussi de ne pouvoir les exprimer parce qu'elles sont, au départ, intolérables. Néanmoins, cette émotion l'a atteint, dans l'âme. Et la fracture - ou la foulure - est là. L'équilibre est rompu. Les défenses tombent. Le corps accueille la maladie qui, à son tour, exprime la souffrance.

Le corps, les maladies ont un langage. Elles parlent de ce qui est douloureux, de ce qu'on n'a pas supporté ou pas pu exprimer. Qu'il s'agisse d'un rhume ou d'un cancer, le principe est le même. Cette évidence trop contestée par les esprits scientistes et déterministes. Fabrice Dutot (médecin généraliste) et Louise L. Lambrichs (écrivain et philosophe) la démontrent et la fondent par une réflexion philosophique simple et rigoureuse : non seulement à partir de l'observation de multiples cas - qui donnent à cet ouvrage un aspect très vivant - mais en analysant toutes les pratiques médicales et en revenant aux textes de Claude Bernard, dont on n'a cessé de trahir (peut-être involontairement) la pensée.

Par cette réflexion dénué d'esprit polémique et cherchant au contraire à retrouver un sens à la médecine, si éclatée aujourd'hui, ils ouvrent à la recherche médicale de demain de nouvelles voies, qui passionnent aussi bien les profanes que les spécialistes.