Textes inédits d’écrivains sur le thème de la mort.

A la racine même de l’expérience ultime de la mort, on trouve toujours, autant que dure la conscience, une essentielle liberté. Une liberté non certes de mourir ou de vivre, mais une liberté de vivre sa mort, de l’exprimer, de l’inventer. Cette liberté, qui pourrait mieux la révéler que la littérature. Quand la science aspire à généraliser, la littérature, elle, vise la singularité propre de l’expérience ; et c’est au cœur même de la subjectivité, non point à distance théorique, qu’elle prétend mettre à jour l’universel.

A quel moment de notre vie, le besoin peut nous saisir d’opposer des phrases, des montages de phrases, au fantôme qui grandit en nous. Ces phrases, il en est de tendres et de cruelles, de terrifiées et de tranquilles, de singulières et de conventionnelles ; certaines visent à affronter la vérité, d’autres à la nier. En soi, chacune d’elles est une réaction possible. En écrivant leurs textes, les auteurs cherchaient d’abord pour eux-mêmes ; eux aussi voudraient respirer mieux. En les soumettant au lecteur, ils proposent d’explorer des possibilités nouvelles.