Ethica clinica (102)

EBM : Ethic Based Medicine

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Résumé

Extrait de l'éditorial:

Notre culture occidentale repose sur une idéologie qui oppose d’une façon de plus en plus tranchée l’objectivité et la subjectivité. La première est synonyme de rigueur, de démonstration, de rationalité, de quantifiable, de prévisibilité, de reproduction à l’identique, d’efficacité, d’utilité, de sécurité et de vérité. La seconde est identifiée à l’arbitraire, à l’indémontrable, à l’irrationalité, au qualitatif, à l’imprévisible, au versatile, à l’inefficacité, l’inutilité, l’insécurité et à la croyance. L’objectivité est louée : elle mérite d’être recherchée. Quant à la subjectivité, il faut apprendre à s’en méfier et si possible, la contraindre (par exemple en la reléguant dans la sphère privée). La médecine n’échappe pas à la règle : elle revendique le prestige d’être une science. Pour ce faire, elle entend limiter, et si possible supprimer tous les biais qui sont attachés à la subjectivité. Comment s’y prendre ? En supprimant la subjectivité : le patient est réduit à une pathologie identifiable, le médecin à un technicien qui applique un savoir. Sous couvert d’efficacité, les développements en cours de l’intelligence artificielle dans le monde de la santé nous donnent une idée de ce que pourrait être l’aboutissement d’un tel processus : le soin n’étant plus que l’application de protocoles standardisés pour des pathologies standardisables, des machines suffiront pour s’occuper des corps. Mais nous n’en sommes pas encore là. Puisque ce sont toujours des humains qui soignent, on exige d’eux qu’ils se soumettent à l’EBM, l’Evidence based médicine, que l’on traduit par « médecine par les preuves ». Est jugée bonne une décision médicale qui suivrait les recommandations scientifiques prouvées dans le respect de méthodes strictes, et qui sont publiées dans des revues spécialisées par des experts reconnus et recommandées par les institutions officielles. Dans une telle perspective qui entend réduire au maximum toute forme de parasitage par la subjectivité des personnes en présence, il n’y a plus de place pour les considérations éthiques. On est dans le domaine de l’agir technique, de l’efficacité et de la compétence. La seule question qui reste pertinente est : cela marche‐t‐il, oui ou non ? 

J.-M. Longneaux

Thématiques

Psychologie Approches relationnelles, Législation Déontologie, Ethique

Mots-clés

examen,médecine,psychiatrie,limite,réflexion


Détail du document
UNESSA asbl
Périodicité:
Nombre de pages : 90 pages
Langue: Français
Disponibilité en bibliothèque
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Charleroi - 03-102-EC
Namur (Bouge) - 05-FIH/2021/T2

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