L’intimité est ce qui touche à l’intime, à ce qui est profond, intérieur et secret. Ce qui ne peut être dévoilé, sous peine de vulnérabilité, qu’à des proches, à des personnes de confiance. L’intime est comme un bien précieux que seuls des orfèvres de la relation peuvent aborder voire partager grâce au soin, à l’attention, à la délicatesse de leurs approches et ainsi ne froisser ni la pudeur ni la dignité du patient. L’intimité en fin de vie constitue un des éléments important de la qualité de vie, pierre maitresse des soins palliatifs s’il en est. Quoi de plus intime dans une vie que la fin de vie ? Peut-être comparable à l’intimité du giron maternel, cette bulle relationnelle repérable au niveau de la qualité et de l’importance des échanges affectifs et perceptifs dans lesquels la liberté mutuelle trouvée conduirait au plaisir partagé et au sentiment de sécurité. Le contexte de la fin de vie où l’essentiel aux yeux du patient émerge et se vit, parfois enfin, plonge d’emblée chacun de ses proches, en ce compris bien sûr les professionnels en soins palliatifs, au cœur son intimité. Si le professionnel ne développe pas de lien affectif avec le patient du même ordre que les proches, il baigne dans cette atmosphère de retour à l’essentiel qui invite au respect de cette intimité tout en humilité.