Par ce dossier, la Plate-forme des soins palliatifs en Province de Liège a voulu questionner ce qui fait que les femmes surinvestissent les métiers de la relation, mais aussi ce qui maintient leur travail négligé d’un point de vue social (tâches dévalorisées), conceptuel (davantage honoré que théorisé) et politique (peu influent sur la conduite de la société).

Pour explorer ces questions, sociologue, philosophe et psychologue ont accepté de nous ouvrir aux réflexions menées par les éthiciennes du care (1980-1990) et à la portée de leurs travaux. Une directrice d’un service de maintien à domicile, une aide familiale, une infirmière de seconde ligne en soins palliatifs et une hématologue au sein d’un CHU ont répondu à nos questions et témoigneront de ce que le care implique pour elles. 

"Nous le savons tous, le vieillissement de la population et la dépendance qu’il entraîne sera pour les générations à venir un vrai défi d’humanité à relever. Si nous laissons faire de la sollicitude un objet purement sentimental ou privé (une affaire de « bonnes femmes »), nous empêcherons de voir à quel point le soin est globalement lié à la vie, non pas dans ce qu’elle a de plus banal, mais dans ce qu’elle a de plus essentiel. N’est-ce pas ce que les soins palliatifs soutiennent depuis toujours ? La vulnérabilité n’est pas un déficit (une erreur, un échec), elle est une condition (scandaleuse peut-être mais irréductible) de notre humanité, et par là-même, appelle toujours l’attention d’un autre". Caroline Franck, psychologue de la PSPPL.