Ce livre m’a été proposé lors de ma récente transition professionnelle car sans en prendre suffisamment la mesure, je m’étais laissé (trop) malmener par l’environnement que j’allais quitter. Cette lecture m’a permis de comprendre et d’accepter que je n’étais pas « victime » d’un système mais qu’il relevait de ma responsabilité d’être plus attentive à mes besoins dans ma relation à l’Autre.
Il m’a permis de m’engager dans ma nouvelle fonction de manière tout aussi investie mais quelque peu différente. Désormais, je suis consciente que le sens des responsabilités et l’engagement devaient nécessairement rimer avec connaissance et respect de soi si l’on voulait rester « vivant » dans nos relations et nos missions, qu’elles soient professionnelles ou personnelles.
Cet ouvrage est salvateur pour qui est prêt à se poser un instant et à se questionner sur la manière dont il exerce sa relation d’aide. Car il a été construit par Pascale Brillon, psychologue, comme un guide alternant concepts théoriques tout à fait abordables et moments de questionnement sur soi et sur sa pratique professionnelle (ou d’aidant en général). Il s’adresse aussi bien aux soignants et thérapeutes qu’aux aidants proches et même, à toute personne qui aurait tendance à accorder beaucoup d’attention et de soin aux besoins des autres, parfois, souvent, au détriment des siens.
La première partie nous invite à mieux comprendre nos réactions, ce qui les détermine et à prendre conscience de leurs conséquences, notamment le risque d’épuisement progressif de nos ressources ; la seconde propose des pistes concrètes pour entretenir notre vitalité et prévenir la détresse professionnelle. Il ne s’agit pas d’un livre de recettes mais bien d’un fil d’Ariane qui nous emmène de questionnement en questionnement, pour rejoindre notre cœur de soignant, d’aidant. Un temps pour soi, pour mieux cerner notre état actuel d’énergie et de satisfaction. Ne sommes-nous pas, en effet, notre premier outil de travail dont nous avons la responsabilité – l’obligation ? - de prendre soin pour préserver notre efficacité professionnelle et exercer notre métier et nos relations d’aide, longtemps et avec plaisir.
Par: Catherine Vandemoortele, Directrice de la Plate-forme de Soins Palliatifs de l'Est francophone – Verviers
Les propos repris ci-dessus n'engagent la responsabilité que de l'auteur de cette critique.
Extrait
Nous sommes envahis par les « il faut » ou les « je dois » tout le temps et nous nous sentons en pression d’accomplir ou de performer dans un rythme stressant et effréné, et ce, sans possibilité de nous connecter à nous-mêmes.
Permettons-nous de nous déposer dans l’ici et maintenant, et ce, au moins de temps en temps. Et à notre monde intérieur de se déployer et de prendre sa place. Prévoyons des moments dans la journée pour nous demander « comment je vais, vraiment ? » et entrons en contact avec ce que notre corps a à nous exprimer, sans jugement et sans crainte, car c’est ainsi que nous conserverons notre équilibre personnel et professionnel.