COUP DE COEUR

Rester vivant avec la maladie

Clinique psychanalytique en cancérologie et en soins palliatifs

SCHAERER René , ALRIC Jérôme , SIGAUD Hélène , ALRIC Lydwine , ITIER Evelyne , ALLIONE Claude , VIDAL Pascale , CHABEE-SIMPER Sylvie , GODINEAU Stanislas , TESTE Marthe , CHALAMET Françoise , CHAMPOIRAL Patrice , DE-DECKER Gaëlle
Livre
Adulte
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La critique

Rester vivant avec la maladie est un recueil de textes rédigés par des psychologues d’orientation psychanalytique qui proposent un modèle pour aider les psychologues et, plus largement, le personnel soignant, à travailler autrement avec les patients en fin de vie. 

Cet ensemble d’articles préconise de laisser le patient s’exprimer, en laissant libre court à sa pensée, sans l’orienter par un discours médical trop raisonné, centré sur l’acceptation de la réalité et la préparation au deuil coûte que coûte, sous peine de conduire le malade vers une mort psychique avant l’heure.

Ce livre m’a beaucoup plu par ces concepts novateurs, cette approche centrée sur le patient et ce pas de côté que devraient faire les soignants, qui semble opportun auprès d’un bon nombre de patients.

Les nombreuses vignettes cliniques illustrent parfaitement le propos de chaque auteur et permettent une meilleure compréhension des principes psychanalytiques évoqués dans cet ouvrage. J’ai également apprécié la place du psychologue au sein de l’hôpital que chacun développe avec beaucoup d’humilité et de justesse en apportant toutefois ce concept du pas de côté que peut apporter la fonction de psy.


Par: Alexandra Joris, Psychologue de la Plate-forme de concertation des soins palliatifs de la Province de Luxembourg
Les propos repris ci-dessus n'engagent la responsabilité que de l'auteur de cette critique.

Extrait

Rester en vie à tout prix est un souhait qui insiste dans les demandes adressées aux médecins de nos jours. Cette supplique poursuit le vœu d’immortalité, vœu sur lequel la société tout entière semble aujourd’hui de plus en plus s’arc-bouter. En choisissant de répondre frontalement, quasiment au pied de la lettre à ces demandes, la médecine prolonge la vie. Mais dans le même temps, elle participe aussi à créer ce qu’avec E. Morin nous pouvons nommer : de la complexité. En effet, dès lors que l’on sort de la stricte logique médico-expérimentale appliquée à un malade, on s’aperçoit que l’humain parasite les phénomènes et que surgit la complexité. C’est avec effroi et angoisse que les médecins prennent quelquefois conscience que le sujet est là, encore vivant, bien présent dans le malade. - Jérôme Alric

Je le répète, les psychologues participent pleinement au projet de soin, ils y sont attendus en tant que complément de la parole médicale. La posture que je veux défendre ici est de dire que le psychologue doit, d’une certaine façon, se servir de cette place pour faire faire des pas de côté aux équipes, c’est-à-dire des pas de côté quant à la signification de tel ou tel discours qui a, peut-être, été trop rapidement entendu, trop vite interprété… Et ainsi faire entendre que l’inconscient existe. (…) les psys participent au projet de soin mais ils doivent aussi constamment s’en décaler. - Hélène Sigaud



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