Dans cet essai, Myriam Watthee-Delmotte (spécialiste de la littérature française, professeur à Université Catholique de Louvain, directrice de recherches du Fonds de la recherche scientifique et membre de l’Académie royale de Belgique) analyse comment la littérature agit sur ses lecteurs, lors du face-à-face avec la mort.
Pas question ici de danse macabre, mais bien de se laisser guider par l’auteure à travers un ensemble de textes et d’extraits de tous genres (romans, poésies, théâtres, essais, chansons, littératures numériques, etc.), choisis avec grand soin.
En dix chapitres, l’auteure brasse à la fois des écrivains classiques (Victor Hugo, Mallarmé) aux plus contemporains (Béatrice Bonhomme-Villani), en abordant toute une série de thèmes pour nous aider et nous donner des mots face à la mort (résistance au choc, chemin du deuil, commémoration, apprivoiser sa propre mort, etc.).
Petit plus, chacun des chapitres du livre est accompagné d’une piste musicale choisie par l’auteure, disponible via un code QR. « Pour approcher la mort, la littérature et la musique sont depuis toujours des alliées ».
Par: Géraldine Cordaro, Coordinatrice éthicienne de l'asbl Pallium - Wavre
Les propos repris ci-dessus n'engagent la responsabilité que de l'auteur de cette critique.
Extrait
C’est grâce aux mots que l’on cesse d’être seul face au désastre. D’abord, ils manquent : quand la mort s’abat, elle abasourdit, elle frappe de mutité. On bredouille des convenances pour ne pas sombrer dans le vide du silence. C’est alors que les écrivains peuvent nous venir en aide, parce qu’ils inventent une langue dans laquelle nous pouvons retrouver nos affects, nous sentir unis dans la même souffrance, éprouver notre commune fragilité de mortels et notre besoin de faire sens ensemble pour que quelque chose soit sauvé du gouffre.
(…)
Que ce soit pour exprimer le déchirement de la séparation ou les valeurs que représente l’être disparu, le langage est indispensable pour donner aux endeuillés une voix et le sentiment d’une communauté.