COUP DE COEUR

La présence pure

BOBIN Christian
Livre
Adulte
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La critique

Un ouvrage aussi petit que touchant, grâce à la façon dont l’auteur, Christian Bobin, nous ouvre une part de son intimité. 

Interpellé par le monde dans lequel nous vivons qui est parvenu à ne plus vouloir entendre parler de la mort… l’auteur nous montre à travers ces quelques lignes qu’il s’est du coup condamné à ne plus entendre parler de la grâce.

Christian Bobin témoigne en parlant à la première personne pour nous emmener dans l’intimité des derniers jours de vie de son père atteint d’Alzheimer. Celui-ci va régulièrement visiter son père « entré dans une maison dont il ne ressortira pas », tout en exprimant la souffrance de ne pouvoir protéger celui qu’il aime. 

On entre ainsi dans la vie intime d’une maison de repos composée de plusieurs résidents, chacun avec leur histoire, devant vivre dans la maison de long séjour… avec ses règles, horaires et coutumes. A la lecture de l’ouvrage, tant de détails y figurent et nous donnent l’impression d’y plonger réellement. Emotions de dégoût, chaleur d’une caresse affectueuse, rythme et lenteur propre à la fin de la vie, odeur de formol dans l’ascenseur… tant d’éléments que la société est parvenue à nous cacher pour tenir la mort éloignée de nous. Christian Bobin nous interpelle en nous montrant que ce ne sont pas les résidents les morts, mais les professionnels qui n’ont jamais le temps et qui « abandonnent » malgré eux les résidents pour la journée sans aucun soin de parole.

Tout au long de l’ouvrage, l’auteur compare son père à un arbre qu’il observe depuis la fenêtre de son salon car il le conduit aux mêmes pensées. L’un est naufragé de son esprit, et l’autre n’est pas seulement un arbre mais son conseiller qu’il interroge. Cette arbre évolue au fil de l’année qui s’écoule, tantôt il se dénude et ses feuilles changent de couleur, tantôt il se pare d’un manteau blanc…


Par: Eléonore de Bergeyck, Psychologue de l'asbl Pallium - Wavre
Les propos repris ci-dessus n'engagent la responsabilité que de l'auteur de cette critique.

Extrait

De la mort qui est ici chez elle, personne ne leur parle. Ils sont les seuls à en dire quelque chose, toujours à l’improviste et à voix basse, comme s’il s’agissait d’une chose honteuse.


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