COUP DE COEUR

Winter is coming

JOURDE Pierre
Livre
Adulte
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La critique

Que peut-il arriver de pire à un homme ou à une femme que de perdre son enfant ?

Pierre Jourde nous livre, avec Winter is coming, un récit terrible et poignant sur le deuil et l’amour d’un père. 

Gabriel, un de ses trois fils, est mort à vingt ans. Le texte évoque la dernière année de ce jeune homme plein de vie, doué pour les arts plastiques et la musique. La figure radieuse de Gazou hante le récit de la maladie.

Alors que la vie va,  un peu comme dans chaque famille, on diagnostique chez Gazou, le fils de 19 ans, un cancer du rein, d'une forme très rare, et très agressive, avec un pronostic vital très court.

Une vie désormais sans espoir aucun, racontée rétrospectivement, par un père effondré qui ne se relèvera sans doute jamais du drame qui le touche, un père qui se noie et raconte le récit presque au jour le jour de la lente fin de son fils.

On s’en veut d’avoir vécu les jours d’avant où on ne savait pas, les jours d’insouciance, les jours de bonheur. On est figé devant les photographies du temps où rien n’existait que la joie de vivre en famille, devant ces photographies qui désormais ne sont plus que celles d’un enfant qui va mourir, qui est mort.

Gabriel aura onze mois de sursis.

Un texte poignant sur le deuil et l’amour paternel qui pourrait paraître sinistre mais qui donne, au-delà de la douleur, une énergie et une folle envie d’aimer ses proches tout de suite et passionnément.


Par: Daniel Maurage, Volontaire de l'Association sur les Soins Palliatifs du Hainaut Occidental - Tournai
Les propos repris ci-dessus n'engagent la responsabilité que de l'auteur de cette critique.

Extrait

Winter is coming : ne plus pouvoir l’entendre, ton morceau, et cette légèreté souriante dans le chagrin. Comme si en lui tu prenais congé, tu te dissipais dans un ciel clair de janvier, et ton sourire…

Tu as 19 ans, Gazou, nous entrons dans les vacances, l’avenir et les projets sont ouverts devant toi, ta tête bouclée repose contre la vitre froide...

Cela avait commencé par un peu de sang dans les urines. Pas de quoi s’alarmer. On pensait à une infection. Mais les analyses étaient négatives, et le sang revenait. Il avait fallu faire une radio. La première d’une interminable série. Le radiologue signalait la présence d’une masse opaque dans la région du rein… 

(...)

Sa mère  et moi sommes d’accord, c’est maintenant. Les infirmières placent une perfusion reliée une grosse seringue pleine de liquide qui te donnera la paix définitive. Nous donnons le signe. C’est une dose de sédatifs très puissants, qui va t’endormir, mon grand…




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