COUP DE COEUR

Derniers fragments d'un long voyage

SINGER Christiane
Livre
Adulte
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La critique

Dans cet ouvrage, Christiane Singer nous livre son dernier voyage à travers l’existence. Atteinte d’un cancer incurable, clouée au lit pour les derniers mois de sa vie, elle écrit. Elle écrit, comme elle l’a toujours fait. Sous sa plume se déploient ses pensées, ses sentiments, et c’est peu à peu la grandeur d’âme de cette femme accomplie qui transparaît au fil des pages. Elle nous relate son quotidien, ses visites, les dialogues avec les uns et les autres. Les douleurs aussi, l’effet des médicaments… Les derniers moments de vie de n’importe quel malade en phase terminale sont déposés ici. Cependant, l’univers clos de la chambre qu’elle habite dénote étonnamment avec la vastitude de son esprit, et la liberté qui continue à l’habiter intérieurement au fur et à mesure de l’évolution de la maladie. 

Comme elle l’a toujours fait dans sa vie et comme elle le transmet dans ses nombreux livres, elle parvient, même au beau milieu du plus grand désespoir de l’existence, à savoir la mort qui s’approche à pas décidés, à se frayer un chemin vers la lumière. Elle décrit, au cœur de la souffrance, comment elle reste présente à ce qui est, dans une simplicité et une capacité d’accueil bouleversantes. Par-là, elle réussit à transmettre au lecteur toute la beauté de l’existence humaine qui demeure même aux heures les plus sombres. 

Toute sa vie, elle n’a fait qu’éveiller les consciences et ouvrir les cœurs de ceux qu’elle a croisés, à travers ses rencontres, ses conférences, et les projets qu’elle portait. Sa dernière œuvre est un message d’humanité sans nulle autre pareille, qui ouvre inévitablement le cœur du lecteur qui voudra bien se laisser toucher par la profondeur de son enseignement


Par: Gil Monseur, Psychologue de l'asbl Pallium - Wavre
Les propos repris ci-dessus n'engagent la responsabilité que de l'auteur de cette critique.

Extrait

Mardi 12 décembre

La détestable situation d’hier, dégoûtation et désespoir se dissolvent lentement comme brume au soleil. Je peux de nouveau exister sans effroi. 

Puis venue du Dr M. qui me dit sans ménagement que la vessie est atteinte à son tour d’après la tomographie numérisée de ce matin. Je suis consternée. 

(…)

Néanmoins chaque fois qu’une nouvelle sévère me parvient pour de bon (ma première réaction est un moment d’en douter), je sens que je grandis, oui je grandis… Je ne peux l’exprimer autrement.

Mercredi 13 décembre 

Les anges m’ont offert une bonne nuit avec un analgésique nommé Z. Merci à son inventeur ! J’ai retouché l’entièreté de l’être, la profonde gratitude qui m’habite quand la souffrance ne me ronge pas. 

Comme la patience me lâche vite quand ce dégoût profond est là ! C’est une sensation indéfinissable et très laide.

Cette nuit, je me suis ménagé de grands espaces pour aimer. Je ne sais pas l’exprimer autrement. J’ai fait défiler dans mon cœur une multitude d’êtres rencontrés sur Terre de Mme Angel à Mme Arnos, mes institutrices, jusqu’à l’infirmière de nuit et je les ai habillées d’amour pour qu’elles aient chaud, pour que le monde ait chaud ; c’est un merveilleux apprentissage. Je veux le poursuivre à jamais, et de temps en temps apprendre à tourner ce vent chaud vers la femme maigre et alitée qui tient la plume ; aujourd’hui elle me touche dans son obstination à enchanter le monde, à éclairer les ténèbres. 



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