COUP DE COEUR

Depuis ta mort

ANDRIAT Frank
Livre
Ado,Adulte
Consulter en ligne

La critique

« Depuis ta mort » est un roman court, un témoignage d’un jeune adolescent qui vient de perdre son père accidentellement. Ghislain est révolté, déprimé, débordé par sa colère adressée à ce père qui les a « lâchement abandonnés », sa mère et lui. Ghislain n’est que souffrance qui ne peut s’exprimer malgré les nombreuses personnes qui l’entourent de manière bienveillante. Il n’y arrive pas, il ne peut pas l’expliquer, c’est comme ça ! Des sentiments de haine, de tristesse, de culpabilité envers sa maman qui tente de gérer sa douleur comme elle le peut et des accès de violence contre tout qui salirait la mémoire de son père, l’envahissent. 

La rencontre avec Amélie lors d’une soirée, les échanges avec des personnes ressources comme son parrain, meilleur ami de son père, vont peu à peu lui ouvrir des perspectives plus claires, trouver d’autres sens à sa vie et apprendre petit à petit à vivre sans son père.

Cet ouvrage, retraçant les émotions et ressentis d’un adolescent de 16 ans durant les premiers mois de deuil, est réalisé d’une manière concise, brute, sans fioriture. Le langage est jeune et accessible. Tout adolescent pourra sans nul doute s’identifier à l’acteur principal, grâce notamment à l’utilisation de la première personne du singulier. Par ailleurs, le panel d’émotions qui peut être vécu au cours du deuil d’un parent est relativement bien représenté. L’ambivalence éprouvée par Ghislain, entre un père idéalisé qu’on ne peut égratigner et la colère envers lui qui est parti sans crier gare, est justement décrite. L’auteur réussit à nous faire ressentir la souffrance dans laquelle ce jeune est empêtré. On la vit au fil des pages et on évolue avec Ghislain vers un mieux-être grâce au temps qui passe et au travail de deuil qui s’effectue. 


Par: Alexandra Joris, Psychologue de la plate-forme de concertation en soins palliatifs de la Province de Luxembourg
Les propos repris ci-dessus n'engagent la responsabilité que de l'auteur de cette critique.

Extrait

Les craintes d’enfance s’oublient peut-être, mais elles ne s’effacent pas. Elles demeurent tapies dans un coin secret de la mémoire et elles surgissent à la première occasion, plus vives, plus terribles que jamais. J’ai envie de tourner les talons, de quitter ce lieu qui ne m’apprendra sur toi rien que je ne sais déjà. Mais une certitude me retient : pour aller de l’avant, il faut que je voie l’endroit où tu reposes pour toujours. Et, tout à coup, tu es là. André Leclercq. 1960-2002. Des lettres dorées gravées sur une plaque de marbre noir. Une longue pierre plate et sobre, sans aucune autre inscription et sans croix. André Leclercq. 1960-2002. Ceux qui passent devant ta tombe et qui lisent ça ne peuvent pas deviner que tu as été mon merveilleux papa. 

(…) 

Il me semble impossible que de toi, il ne reste qu’un peu de poussière. Où allons-nous après la mort ? Dans le cœur de nos proches et dans l’âme du monde. La réponse que me souffle le vent me paraît moins pénible que celle qu’offre la science. Je la répète tout bas en quittant lentement la parcelle où tu reposes : dans le cœur de nos proches et dans l’âme du monde.



Fiche du document


Tous les coups de coeur
Partager