A l’aube de la cinquantaine, Kay et Cyril, respectivement assistante sociale et médecin, se préparent à profiter enfin de la vie. Leurs enfants sont adultes et plus ou moins autonomes, et les travaux de leur grande maison presque terminés.
Lors du décès de son père, qu’elle a accompagné dans la maladie d’Alzheimer, Kay partage avec son mari son ressenti à propos de la lente dégradation physique et cognitive de celui-ci, et des conséquences douloureuses qu’elle a produit sur elle et sur sa mère. S’ensuit une soirée un peu trop arrosée, où la discussion les entraîne vers la question de leur propre vieillesse. Cyril travaille dans un hôpital public et se sent très concerné par le financement des soins de santé. Pour ne pas faire peser sur la société et sur leurs proches le prix de leur éventuelle déchéance physique ou intellectuelle, il propose à son épouse de se suicider à quatre-vingts ans. Durant les chapitres qui suivent, l’autrice va développer douze déclinaisons différentes de leurs vieux jours.
Avec une légèreté toute relative, Lionel Shriver questionne le regard que notre société porte sur le grand âge, regard qui entretient largement nos idéaux du bien vieillir, du bien mourir.
« Vieillir comme ça, pas pour moi ! », « Plutôt mourir que devenir dépendant », ou encore « Je ne veux pas devenir une charge pour mes enfants »… Nous sommes souvent pris dans ces affirmations, mais peut-être que le moment venu, notre attrait pour la vie nous amènera, nous aussi, à revoir nos grandes théories…
Les propos repris ci-dessus n'engagent la responsabilité que de l'auteur de cette critique.