« Tibou et Brindille » sont deux p’tits hiboux orphelins. Ils discutent sur la plus haute branche de Grand Pommier qui veille sur eux depuis la mort de leurs parents. Où sont-ils, papa et maman hiboux ? Est-ce que Tibou et Brindille leur manquent ? Comment peuvent-ils désormais apprendre à voler ? S’élancer certes mais, tomber ?
Tibou ne se sent pas encore prêt. Brindille qui est davantage casse-cou sautille allègrement mais, par malheur, tombe ! Le suspense est à son comble. Comment la sauver des griffes acérées d’Epervier ?
Le récit nous parle avant tout d’amour, des différentes formes d’amour : l’amour parental, l’amour entre frère et sœur, l’amour d’un parent adoptif. Le récit évoque l’épreuve du deuil et l’expérience difficile de l’apprentissage : faire ce qu’on n’a jamais fait, prendre le risque de tomber, d’échouer. Il met en évidence les peurs légitimes de l’enfance, l’importance de la fratrie et de la présence d’un adulte qui autorise (les doutes) et donne confiance.
J’ai trouvé cet album assez exceptionnel. C’est une pépite pour accompagner l’enfant dans une pensée philosophique et le familiariser au thème de la mort. Avec humour, il permet une certaine forme de distanciation tout en apportant de la profondeur.
L’album qui s’ouvre comme un conte, se présente comme une saynète, a tout du récit philosophique. Il nous offre ainsi différents chemins de lecture : lecture à voix haute, mise en scène, atelier philo ; c’est à nous de jouer !
Un album accessible dès 8 ans.
Par: Adeline LOODTS, psychologue pour PalliaNam, l’Association des Soins Palliatifs en Province de Namur
Les propos repris ci-dessus n'engagent la responsabilité que de l'auteur de cette critique.
Extrait
« Tu as peur, Brindille ?
Peur ? Peur de quoi ?
Peur de voler.
Peur de voler ?!
Oui.
Non.
Non ?
Non.
Moi, oui.
Tu as peur, Tibou ?
Oui
De voler ?
Non, de tomber »
« Grand Pommier ? Grand-Pommier, arrête ! Les autres arbres de la forêt, le bouleau, le hêtre, le saule pleureur… ne comprenaient pas. Grand-Pommier, mon ami, arrête ! Tu veux mourir ? Les arbres se dressent vers le ciel, Grand-Pommier ! Telle est notre essence ! Ils se dressent, immobiles, vers le ciel et ils enfoncent profondément leurs racines dans le sol. C’est impossible autrement ! ».