Le film met en lumière l’existence d’une diversité socioculturelle au sein d’une même famille dont une partie de ses membres s’est expatrié aux Etats-Unis et une autre est restée vivre en Chine. Tout au long du film, nous subissons ce « choc culturel ».
Dès le commencement de l’histoire, nous sommes profondément touchés par la beauté de la relation entre une petite fille (Billi) qui vit aux Etats Unis et sa grand-mère (Naï Naï) restée au pays. Toutes deux se parlent régulièrement via skype et peuvent ainsi maintenir le lien malgré la distance qui les sépare.
Le film bascule lorsque les parents de Billi apprennent que Naï Naï est atteinte d’une maladie grave et va mourir. En Chine, la tradition veut que l’on taise une mauvaise nouvelle à un malade pour lui éviter le désespoir… Billi n’est pas d’accord avec cette idée mais par respect pour sa culture et ses parents, elle va se taire.
Pour que toute la famille se réunisse une dernière fois autour de la grand-mère, elle imagine le faux mariage d’un petit fils. Naï Naï ne prend pas ce mariage à la légère, elle veut en être l’organisatrice ! Il aura bien lieu… Basé sur un mensonge collectif, l’évènement remplit néanmoins l’objectif attendu : Naï Naï est aux anges. Le spectateur est alors témoin de rires, de larmes de joie…
L’adieu est une comédie dramatique « distanciée », qui aborde sans larmoiements la maladie grave, la mort, le deuil, la séparation sur fond de différences interculturelles qui peuvent exister au sein d’une même famille.
La réalisatrice Lulu Wang explore avec finesse et profondeur le thème de la mort d’un proche et la position de ses aidants proches ; la question éthique de dire ou pas la vérité au malade traverse l’histoire de long en large.
Par: Nathalie Legaye, Coordinatrice de la Plate-forme des soins palliatifs en Province de Liège
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