COUP DE COEUR

Journal d'un amour perdu

SCHMITT Eric-Emmanuel
Livre
Ado,Adulte
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La critique

Journal d’un amour perdu retrace le chemin parcouru durant deux années suite à la perte d’une mère. Un monsieur de 57 ans qui se retrouve bouleversé, nu, seul, incompris sans cette mère qui était un phare et une source de bonheur. Au fil des pages, la relation privilégiée qu’ils entretenaient se révèle. Leur histoire de vie émaillée d’autres pertes témoigne de la force de l’amour, du sens de la transmission, de la fierté de filiation. 

Vivre un deuil, c’est éprouver l’expérience de la solitude. Certains disent qu’arriver à en parler permet de, progressivement, dépasser la douleur… Mais si les mots ne sortent pas, si verbaliser semble impossible ? 

Eric-Emmanuel Schmidt trouve les mots pour parler du déchirement qu’a été la perte de sa mère. Evidemment, chaque deuil est unique, chaque relation est irremplaçable, et ses mots à lui ne sont pas les nôtres. Mais son métier d’écrivain, cette aisance à manier la langue, sa facilité à dire et à décrire le parcours et les oscillations du deuil permettent d’entrevoir le drame qui est vécu et les pistes de résilience qui se dessinent. 

En partageant son deuil, Eric-Emmanuel Schmidt invite le lecteur à vivre le sien, lui prête ses mots et lui rend ainsi la parole. 


Par: Caroline Coolen, Directrice de l'Association des Soins palliatifs en Province de Namur
Les propos repris ci-dessus n'engagent la responsabilité que de l'auteur de cette critique.

Extrait

Son absence a tant de présence !

(…)

On se console quand on a perdu quelque chose de remplaçable. Mais quand on a perdu l’unique ?

(…)

« Jamais. » Première fois, non que je comprends, mais que je ressens ce mot. Je ne la reverrai jamais.

(…)

Une mort brusque offre du miel à celui qui se retire, un poison à ceux qui restent. Si elle économise le calvaire à la personne frappée, elle laisse ses proches choqués, hésitants, éberlués, engourdis. Peinant à y croire, ils apprivoisent mal l’idée de cette annihilation, ils échouent à enregistrer la réalité du rien. 

A l’inverse, l’agonie a été conçue pour les vivants, pas pour le mourant. Si elle tourmente le patient, elle somme la famille d’accepter la mort, parfois même de l’appeler de ses vœux. 

(…)

Le chemin du deuil amorce un grand virage lorsque la joie succède à la tristesse : on se réjouit de la vie d’un être au lieu de se lamenter sur sa mort.






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