Atteint d’un cancer du pancréas depuis 2013 faisant de lui un malade à perpétuité, le philosophe Ruwen Ogien s’attaque dans Mes Mille et une nuits au dolorisme contemporain, cette vision selon laquelle la souffrance aurait une valeur et un sens profonds – et donc selon laquelle la maladie, vue comme un défi nécessaire, une épreuve enrichissante, un mal précédant un plus grand bien, aurait finalement toujours du bon...
Ruwen Ogien ne trouve aucune vertu à la souffrance : à ses yeux, ce qui ne tue pas ne rend pas plus fort.
Tout au long du récit, le philosophe questionne le parcours du malade, les images de la maladie, les métaphores pour la dire, pour l'oublier ou pour en faire autre chose qu'elle n'est.
Et il sait de quoi il parle – et comment en parler. Opérations, chaos, chutes, rechutes, chimiothérapies à répétition, paternalisme médical, sentiment d’être devenu un déchet social ou un criminel.
Une occasion aussi de se poser des questions sur la condition humaine : qu’est-ce que le sens de la vie, qu’est-ce qu’une vie bonne ou réussie ?
Par: Daniel Maurage, Volontaire de l'Association sur les Soins Palliatifs du Hainaut Occidental - Tournai
Les propos repris ci-dessus n'engagent la responsabilité que de l'auteur de cette critique.