La médicalisation de la fin de vie n’empêche pas son humanisation. C’est l’idée que défend François Damas tout au long de cet ouvrage, en posant des mots simples sur cette réalité complexe qu’est l’euthanasie.
L’ouvrage, très didactique, est divisé en 6 chapitres, suivis chacun d’une courte synthèse. Il est parcouru de références à des situations vécues, d’extraits de textes légaux et de précisions techniques qui participent à sa compréhension. Il se clôture sur la définition de 13 mots clés et sur quelques conseils de lecture.
Médecin intensiviste depuis plus de 30 ans, François Damas se pose en défenseur d’une médecine non paternaliste et qui reconnaît au patient la capacité de savoir ce qui est bon pour lui.
Il reprend dans un premier chapitre les questions qui se posent régulièrement aux médecins réanimateurs, et qui, bien que non liées directement à l’euthanasie, aident à en cerner la réalité (débranchement du respirateur, cessation de l’alimentation et de l’hydratation du patient).
Il insiste sur l’importance de faire des décisions de fin de vie des décisions concertées, sur la place qui doit y être faite à la famille/aux proches. Il met en évidence cette nouvelle page de l’histoire des soins, où le respect de l’autonomie du patient vient modifier radicalement sa relation avec le médecin.
François Damas décrit la loi sur la dépénalisation de l’euthanasie comme une loi de « confiance envers les acteurs ». Il en reprend de manière très concrète les différentes étapes, rappelant pour chacune l’importance de l’écoute, du dialogue, de la concertation de chacun, du respect et de l’autonomie du patient.
Il s’attaque aux arguments qui mettent en opposition euthanasie et soins palliatifs, se penche sur les leçons à tirer de 10 ans d’existence de la loi dépénalisant l’euthanasie et sur certains cas de souffrance existentielle pour lesquels aucune réponse n’est possible actuellement.
Dans ce livre, l’auteur ne célèbre pas l’acte d’euthanasie mais il le décrit comme un acte de soin, sans minimiser sa gravité ni son caractère non banal.
Par: Isabelle Docquier, Coordinatrice de la Plate-forme des soins palliatifs en Province de Liège
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