COUP DE COEUR

La pulsion de mort dans les soins

Une face cachée de la médecine en maladie grave et fin de vie

ALRIC Jérôme , SIGAUD Hélène , ALRIC Lydwine , CHAMPOIRAL Patrice , BENEZECH Jean-Pierre , BLET Dominique , MAILLÉ Olivier , BONNET Christine , BROSSARD Frédéric , FOURNET Romy , GUEYDAN Madeleine , JEANMAIRE Amélie , MABILLE Soo-Nam
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Adulte
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La critique

Tous les contributeurs de cet ouvrage sont des cliniciennes et des cliniciens qui œuvrent dans le champ des maladies graves et de la fin de vie. L’ensemble tente de montrer comment, à proximité de la mort, le travail de la pulsion de mort produit, en sourdine, son œuvre de destructivité.  À partir de cette notion de pulsion de mort, chère à Sigmund Freud, cet ouvrage ouvre des pistes de réflexion pour tenter de comprendre l’insupportable de la souffrance du sujet gravement malade ou en fin de vie.
Pour les auteurs, le sujet participerait activement à sa destructivité. Cette hypothèse innovante ouvre des pistes de réflexion autour de nos pratiques et nous pousse à explorer d’autres points de vue avec nos patients touchant le bout de leur vie.
Bien qu’employant la plupart du temps un jargon psychanalytique, les articles sont accessibles grâce aux nombreuses vignettes cliniques, illustrant le travail psychothérapeutique de terrain et tout le travail de liaison, indispensable au bon fonctionnement des soins palliatifs.


Par: Alexandra Joris, Psychologue de la Plate-forme de concertation des soins palliatifs de la Province de Luxembourg
Les propos repris ci-dessus n'engagent la responsabilité que de l'auteur de cette critique.

Extrait

« Mon hypothèse sera de dire que lorsque quelque chose d’une certitude de la mort se fait entendre dans la parole médicale, alors que l’équilibre pulsionnel est à jamais impacté : un processus de désubjectivation, ou d’envahissement progressif de la personnalité, se met en place. C’est ce processus et son aspect irréversible que nous souhaitons mettre en lien avec la notion de pulsion de mort.
En effet, la pulsion de mort, définie par Freud comme une force irrépressible logée au cœur de la vie psychique, est une force qui « avance avec précipitation afin d’atteindre aussi rapidement que possible le but final de la vie ». Le processus de désubjectivation se met en place suite à une bascule, quand les forces de liaison se désarriment des forces de mort dans la vie psychique, autrement dit lorsque l’équilibre pulsion de vie/pulsion de mort se délite au profit du passage au premier plan de la pulsion de mort. Ainsi, les choses prennent place petit à petit : le sujet commence à perdre ses repères, à devenir confus, à se montrer agressif avec les autres ou avec lui-même, à être désorienté, obnubilé ou bien encore à produire délires et hallucinations… Dans ce que j’avance ici, ce mécanisme prend naissance à l’intérieur de la vie psychique du malade ; et ce n’est qu’ensuite qu’il se déplie dans la relation aux autres et au monde ».



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